Animal : arnaque ou réussite ?
Animal de Sandeep Reddy Vanga a fait couler beaucoup d'encre, tant chez les critiques qu'auprès du public. À mon tour de venir proposer quelques pistes de lecture...en bonne compagnie.
En décembre dernier, Animal de Sandeep Reddy Vanga (Kabir Singh) a été un véritable phénomène au box-office. Troisième plus gros succès bollywoodien de l'année derrière Jawan et Pathaan, le film mettant en scène Ranbir Kapoor a attiré le public en masse. Mais il a également créé de nombreux scandales et débats autour de sa violence débridée, de sa misogynie ainsi que du sous-texte politique très douteux. Alors que vaut vraiment Animal ?
J'ai eu le plaisir de rejoindre l'équipe de Discordia et de Namaste, le cinéma ! pour un épisode de podcast très spécial consacré au film. Pour l'écouter, il vous suffit de cliquer ici. Vous pouvez également l'écouter sur d'autres plateformes (Spotifiy, Ausha, etc) en cherchant l'épisode 86 de Discordia. Au passage, à partir du mois prochain vous pourrez m'entendez très régulièrement dans Discordia puisque nous allons retracer toute la filmographie de Shahrukh Khan avec l'équipe. De quoi occuper les passionnés de cinéma indien durant de nombreux épisodes.
Personnellement, j'ai pris une claque avec ce film. Bien que j'ai conscience qu'il ait des défauts (la violence n'en est pas un pour moi) et qu'il souffre de ruptures et de quelques moments plus mous, j'ai été bluffé par la performance de Ranbir Kapoor et la scène de l'assaut de l'hôtel, à elle seule, vaut le coup d'œil car, même quand le réal repompe une scène déjà vue de multiples fois depuis "Old Boy", il ajoute cette idée géniale des masques tête de mort en miroir qui fait toute la différence (et puis la mitrailleuse sur roue est du grand n'importe quoi que j'ai adoré).
RépondreSupprimerSi certains se plaignent de la violence de ce film, vu la dernière scène annonçant la suite, je crois qu'ils seront encore plus servis avec "Animal Park"...
Je pense qu’ici ce n’est pas la violence du film qui dérange, car le cinéma indien en a toujours fait, mais plutôt la morale de l’histoire et de ses personnages. Et donc l’impact de ce type d’histoire dans la société indienne.
SupprimerEffectivement, ça n'est clairement pas la violence graphique qui a été reprochée au film. D'ailleurs le film n'est franchement pas aussi violent que Sandeep Reddy Vanga le disait. Il n'y a au final que deux vraies séquences d'action dans tout le film (pré-interval et climax)...pour le reste on se mange 2h40 de dialogues mal écrits, de scénario décousu et de mise en scène banale. C'est d'ailleurs bien là tout le problème parce que la violence est la seule chose que le film réussit. S'il se contentait d'être un vrai film d'action, Animal serait tellement plus intéressant.
SupprimerCe qui a vraiment posé problème et créé les polémiques c'est le combo imagerie fasc*ste, misogynie extrême et discours incel. Pour le reste, Ranbir survole et porte le film à bout de bras comme souvent, aucun doute là dessus.
J'ai bien conscience que le film est bourré de défauts, mais j'ai quand même été embarqué, plus que dans certains autres films plébiscités. En ce qui concerne la misogynie, j'ai été plus frappé, par exemple, par "Dabangg" où le héros (Salman Khan) tombe amoureux de Sonakshi Sinha et décide de l'épouser sans lui laisser le choix. Quand cela vient d'un personnage sensément "bon", cela me choque plus que dans "Animal" où le personnage de Ranbir est capable de tout dans l'amour comme dans la haine... Pour ce qui est du fascisme, cette impression est-elle uniquement due au sigle de l'entreprise familiale ???
Supprimer@Tung Phate Vous n'avez pas vu "Kabir Singh", commis par le même Sandeep Reddy Vanga ? Dans le genre "je m'entiche d'une fille et je décide de me l'approprier", il fait la course loin devant tous les autres. La misogynie et la masculinité toxique sont la marque de fabrique de ce cinéaste. Il faut dire qu'il n'a guère que ça pour se faire valoir : en-dehors de quelques très rares moments un peu inspirés, son cinéma est médiocre et frôle l'amateurisme. Que ça plaise autant au public indien en dit long sur la place de la femme dans ce pays.
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